« En moins de dix ans, Stéphane Gatignon sera donc passé de la défense de la classe ouvrière à celle des banquiers, du PCF à Macron, en passant par EE-LV abandonnée pour l’UDE, petite officine de soutien indéfectible au gouvernement Hollande/Valls », de mon amie Clémentine AUTAIN

Stéphane Gatignon vient d’annoncer son ralliement à la candidature d’Emmanuel Macron. Comme le disait Edgard Faure, « ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Et avec le maire de Sevran, le vent tourne à un rythme effréné…

En moins de dix ans, Stéphane Gatignon sera donc passé de la défense de la classe ouvrière à celle des banquiers, du PCF à Macron, en passant par EE-LV abandonnée pour l’UDE, petite officine de soutien indéfectible au gouvernement Hollande/Valls. Au mépris des règles de la primaire de la Belle Alliance Populaire dans laquelle Stéphane Gatignon a appelé à voter pour François de Rugy puis Manuel Valls, le maire de Sevran figure maintenant parmi les ralliés de la dernière heure à la candidature d’Emmanuel Macron.

Comment ne pas avoir le tournis ? Comment les électeurs peuvent-ils s’y retrouver ? Comment les militants qui l’ont soutenu et accueilli, ici puis là, ne peuvent-ils pas se sentir trahis ? L’opportunisme de Stéphane Gatignon rivé sur son ambition personnelle prêterait à sourire si les enjeux n’étaient pas sérieux.

Le maire d’une ville aussi populaire que Sevran rejoint le camp Macron qui propose la casse des services publics avec la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires et le renforcement de la réduction des dépenses publiques, avec une nouvelle saignée de 60 milliards d’euros ce qui fragiliserait plus encore les catégories et les territoires populaires.

Macron, c’est le maintien du CICE avec ses milliards donnés aux grandes entreprises sans contrepartie en matière d’emploi. C’est le renforcement de la logique de la loi El Khomri et la fin de la retraite à 60 ans au profit d’une retraite à « 67 ans maximum ». C’est aussi le recrutement direct des enseignants par chaque établissement et la fin de l’école primaire unique, ce qui aurait des conséquences particulièrement dramatiques en Seine-Saint-Denis. C’est le maintien d’une Europe de la concurrence libre et non faussée.

Macron, avec ses liens noués à l’ENA, chez Rothschild et dans les cabinets ministériels, incarne la continuité des solutions qui ont échoué depuis trente ans. Cet homme du système, un technocrate acquis aux intérêts de la finance, qui ose qualifier les ouvrières de Gad d’« illéttrées » et estime que les jeunes doivent « rêver d’être milliardaires », n’apportera rien de neuf. Son projet ne permettra pas d’en finir avec l’extrême droite et de renouer avec la justice sociale.

Clémentine AUTAIN

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