[#Procès Contre Les Deputes de la France Insoumise !]
Nous sommes en présence d’une situation paradoxale en apparence. Ce qui fonde la raison même d’un mouvement comme la France Insoumise c’est le désir de justice. Et nous voici en confrontation avec la justice.
Nous ne disons pas que l’institution judiciaire est toute entière aux ordres du pouvoir. Premièrement parce que beaucoup d’acteurs de cette institution sont eux aussi (même si selon des modalités parfois différentes des nôtres) inspirés dans leurs fonctions par ce désir de justice. Deuxièmement parce que, quand bien même le voudrait-il, le pouvoir ne peut pas contrôler toute la justice. C’est assez largement le fait de ce qui précède et c’est heureux.
Pourtant, nous n’ignorons pas que partout la loi est, sinon tout entière, du moins largement (et en définitive structurellement) formatée pour « tenir » un système qui n’est pas juste. C’est un système de graves inégalités sociales, d’imperfection démocratique et de mis en danger de notre écosystème. Ce système nous le combattons, pacifiquement, politiquement, et il n’est pas complètement étonnant que celui-ci nous rende des coups.
Nous en sommes là.
On peut toujours discuter le parallèle fait avec d’autres situations à travers le monde, d’un usage politicien de l’appareil judiciaire… Il n’en reste pas moins que ce qui est saisissant à chaque fois c’est le caractère disproportionné de la réponse de l’Etat.
Cette disproportion ne porte pas les mêmes menaces ici ou là. C’est une évidence, nous le savons bien et la question n’est pas là.
En quoi consiste ici cette disproportion ?
La question que pose la Fi, pas seulement elle-même, en définitive, mais aussi ce qu’elle rejoint au delà de ses propres rang et qui constitue le grand mouvement de résistance multiforme à ce pouvoir, cette présidence, ce gouvernement des riches. Cette question est politique. Et nous voyons que l’Etat, le gouvernement veut y opposer une réponse policière et judiciaire.
Cela relève de la même logique que celle qui vise à criminaliser le mouvement social.
Il s’agit pour le gouvernement de transposer sur le plan répressif ce qu’il ne parvient pas à traiter sur le plan politique.
Sinon comment expliquer la disproportion de moyens déployé contre Jean-Luc et les autres camarades qui comparaissent aujourd’hui. Il n’est pas question de ma part , ni au sein de la Fi de s’opposer ni hier ni aujourd’hui à ce que la justice fasse son travail.
Parce que finalement ce que montre cette disproportion, cette répression, ce qui doit nous alerter dans son usage, c’est qu’on est manifestement face à un pouvoir qui envisage ses propres règles selon des géométries variables. On reste encore dans des proportions acceptables en démocratie ? La question se pose.